Maman de trois enfants, infirmière au CHU de Montpellier, alpiniste, Fabienne Sicot-Personnic alias @lepioletdeverre a déjà relevé le défi de l’Everest et s’apprête à partir, le 31 août, à l’assaut du Manaslu (8è sommet le plus haut du monde, 8163m), toujours au Népal🇳🇵 Signe particulier ? Fabienne a appris à l’âge de 39 ans qu’elle était atteinte d'Ostéogenèse imparfaite, communément appelée « maladie des os de verre », mais également de la Spondylarthrite ankylosante.
Commençons par la fin : Fabienne, que tous et toutes appellent Fabou, a réussi son pari le 24 septembre 2024 à 14h47.
Soutenue notamment par le Cercle Mozart et son Fonds Amadeus, cette sportive hors du commun a tenu nos membres en apnée durant toute son ascension : elle aurait pu baisser les bras, se dire « je n’ai pas de chance » et se résigner au double diagnostic qui a fait basculer sa vie à 39 ans. Fabienne Sicot-Personnic a fait l’inverse et n’a pas laissé la spondylarthrite ankylosante et la maladie des os de verre réduire sa détermination à faire de son quotidien un émerveillement.
Le 4 juillet dernier, le Cercle Mozart a reçu Fabienne et son compagnon Steve lors de sa soirée estivale, l'occasion pour nous de l'interviewer et d'en savoir plus sur son histoire.
Vous pouvez découvrir cette interview, réalisée par Patricia HUCZEK, sur notre page Youtube.
"Chaque expédition est différente. Nous avons dû cette fois affronter des conditions météorologiques très difficiles, pluie et neige quasiment chaque jour, ce qui nous a obligés à modifier souvent le programme et supprimer des temps de repos", confie-t-elle à Midi Libre en octobre 2024.
Une ascension où tout ne se sera pas déroulé comme prévu : en se rendant au camp 4, sur son chemin vers le sommet, la maladie de Crohn s'est déclenchée et a grandement limité Fabienne, qui s'est retrouvée avec des vertiges et un mal de ventre atroce à quelques centaines de mètres du camp.
"J’ai eu des hallucinations. Je voyais les frontales des autres alpinistes danser, comme dans une rave-party. Et à 7 400 mètres, j’ai cru qu’un vélo me doublait. J’ai eu le réflexe de regarder ma montre qui m’a indiqué que j’étais à 41 % de saturation d’oxygène". Autrement dit en danger de mort, raconte-t-elle.
La décision est donc prise, pour sa santé, de recourir à l'oxygène.
Il faut savoir que gérer la maladie de Crohn à presque 7300m d'altitude sans oxygène a laissé énormément de traces, et que l'état de Fabienne en a bien été impacté.
10h de marche et 1300m de dénivelé positif plus tard, le sommet sera atteint en compagnie de son sherpa Mingmar. Ils celebreront rapidement mais intensément cette réalisation avant de redescendre en direction du camp 3.
C'est finalement vers 17h, heure locale (14h environ en France), après 26h dans le froid et la neige, qu'elle pourra enfin se reposer au camp 3, après une journée à rallonge où elle a prouvé et s'est prouvé encore bien des choses.
C'est très fatiguée, ayant dédié toute son énergie, aussi bien physique que mentale, que Fabienne arrive à ce stade de son périple.
Les conditions étaient difficiles et les pathologies ne l'ont pas épargnée. Sa grande force de caractère lui permet de rester lucide à la fois sur cet exploit et sur le fait qu'il faut alors encore redescendre jusqu'au camp de base.
Le sommet du Manaslu, 8163m, sera donc validé avec oxygène, une performance exceptionnelle : « Rien n’est impossible », nous disait-elle en juillet et c’est la leçon de vie que nous retiendrons de cette rencontre.
Toutes les étoiles étaient bien alignées pour faire de ce défi une belle ascension, nous y étions avec elle de tout coeur et nous la retrouverons très bientôt au Cercle Mozart !
Newsletter
Si vous souhaitez être tenu informé de l'actualité du Cercle Mozart, inscrivez-vous à notre Newsletter en utilisant le formulaire ci-dessous.