Le 30 avril 2025, Le Cercle Mozart de Montpellier, en partenariat avec les Femmes Chefs d’entreprises de l’Hérault (FCE34) a accueilli une conférence-débat de haut niveau autour d’un sujet qui touche directement le quotidien des citoyens : la sécurité et les moyens pour mieux lutter contre la délinquance et les trafics.
Cet échange inédit, animé par Estelle Devic (rédactrice en chef de Midi Libre) et Virginie Galligani (journaliste indépendante), a réuni des personnalités engagées, des élus et des forces de l’ordre pour évoquer ensemble les réponses concrètes aux enjeux locaux.
Les intervenants, trois personnalités qui façonnent aujourd’hui ce territoire, notamment sur les questions de sécurité, ont répondu favorablement à notre invitation malgré leurs agendas chargés, et nous les en remercions de nouveau vivement :
• François-Xavier Lauch, Préfet de l’Hérault
• Michaël Delafosse, Maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole ;
• Benoît Desmartin, directeur interdépartemental de la sécurité publique
Le Cercle Mozart de Montpellier, son président Jean-Marc Maillot, et son bureau, ont souhaité organiser cette soirée pour deux raisons : il était utile d’entendre la parole de nos invités sur ce sujet, il était également important de montrer que la société civile, ici rassemblée dans toute sa diversité — chefs d’entreprises, professionnels de santé, professions libérales, culture, sport, loisirs, …—, est à leurs côtés dans les actions qu’ils mènent. Cette lutte ne pourra être gagnée sans l’implication de toute la société civile. C’est pourquoi cette soirée était donc aussi un geste de soutien et d’engagement.
De nouveau merci aux nombreuses personnalités présentes, aux élus, aux représentants des forces de l’ordre — police nationale, police municipale, gendarmerie —, dont la présence soulignait l’importance de cet évènement.
Et un grand merci bien sûr aux Femmes Chefs d’Entreprises, et leur présidente Sandrine Bignoli, avec qui nous travaillons régulièrement, pour l’organisation de cette soirée.
Moments forts et points clés abordés
1. Un contexte de sécurité sous tension :
•La lutte contre le narcotrafic est au cœur des préoccupations.
•La présence croissante de violences urbaines et de délinquance impacte les habitants.
•Nécessité d’un pilotage coordonné entre préfecture, mairie, et forces de l’ordre.
2.Le rôle central de la société civile :
•Appel à une mobilisation transversale : monde économique, professions libérales, culture, sport, etc.
•La sécurité n’est plus uniquement une affaire d’État, mais un enjeu collectif.
3.Mesures concrètes évoquées :
- L’efficacité des saisies patrimoniales dans la lutte contre le trafic de drogue, et leur réinvestissement dans les équipements de la police via le fonds MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et l’AGRASC (Agence de Gestion et de Recouvrement des avoirs saisis et confisqués)
- Le nécessaire renforcement des moyens humains pour la police et la justice, face à une population croissante dans la métropole ;
- Le refus de toute instrumentalisation populiste des questions de sécurité, au profit d’une action concertée, républicaine et efficace, et donc une communication améliorée vers les citoyens pour renforcer la confiance et la vigilance partagée.• La prévention dans les quartiers sensibles, notamment avec des actions éducatives, sportives et sociales.
À la question sur les moyens mis en place dans le cadre du programme
piloté par la préfecture, visant à adapter les interventions aux spécificités locales, notamment via le Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, le Préfet François-Xavier Lauch a répondu que la « ville à sécurité renforcée » n’est pas un simple plan de moyens, c’est un plan d’actions structuré, qui repose sur une analyse claire de la situation locale.
Montpellier, comme toutes les grandes métropoles, fait face à des problématiques comparables, notamment en matière de narcotrafic, qui est aujourd’hui le socle commun de la majorité des faits de délinquance.
Face à cela, la stratégie de la Préfecture repose sur trois niveaux d’action :
1. Lutte directe contre les trafiquants, en travaillant avec les parquets sur des méthodes d’enquête plus ciblées et structurées, inspirées de la lutte antiterroriste ;
2.Cibler l’émergence des trafics, qui ne se limitent plus aux »“points de deal » visibles : aujourd’hui, les trafics se déplacent sur les réseaux sociaux, dans les boîtes aux lettres, les logements temporaires (Airbnb), ou certains commerces utilisés pour le blanchiment ;
3.Agir sur les consommateurs, ce qui constitue une innovation forte. Il faut changer de paradigme : sans consommateurs, pas de marché, et donc pas de trafic.
Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, insiste sur le rôle des maires dans la sécurité, bien qu’elle reste une compétence régalienne. Dès son entrée en fonction, il a instauré une coordination étroite avec le Préfet, créant un continuum de sécurité entre police nationale, municipale et autres forces.
Il souligne trois leviers d’action locaux :
1.Les moyens humains renforcés, avec notamment la création de trois forces :
•Une brigade municipale classique,
•Une brigade de tranquillité dans les logements sociaux,
•Une police métropolitaine des transports, la plus importante de France.
2.La posture d’autorité, assumée et visible, en soutien aux victimes, y compris en justice (ex. présence au procès d’un agresseur de contrôleur de la TAM).
3.La fermeté dans les logements sociaux : en cas d’usage du logement à des fins de trafic, une expulsion systématique est désormais la règle. Il s’agit d’un message fort contre l’impunité.
Le commissaire Desmartin, quant à lui, est revenu sur une spécificité du territoire : la délinquance dite « sérielle » – vols à la roulotte, vols avec violence, cambriolages – particulièrement marquée à Montpellier.
« En 2010, on voyait déjà une délinquance importante, mais aujourd’hui, Montpellier est comparable à des villes comme Nice ou Grenoble », a-t-il souligné.
Cette criminalité itinérante s’explique en partie par la géographie de la ville, située à la croisée de deux autoroutes et d’axes ferroviaires majeurs.
Pour y faire face, plusieurs axes sont mobilisés :
•Une présence visible sur la voie publique, grâce aux brigades anticriminalité adaptées aux horaires les plus sensibles.
•L’appui de la police technique et scientifique, bien que les délinquants tendent à se protéger (gants, masques).
• La vidéoprotection, devenue un réflexe dans les enquêtes.
« Dès qu’on intervient, on cherche la caméra », a expliqué le commissaire.
Tous se sont accordés tout au long du débat, et notamment sur un point :
seule une réponse coordonnée - entre État, collectivités locales, magistrature et forces de l’ordre - permettra de répondre durablement aux attentes des habitants.
Un hommage appuyé a également été rendu aux forces de l’ordre, souvent injustement décriées, mais qui assurent chaque jour la protection de tous.
« Non, la police ne tue pas. La police protège. Gloire à celles et ceux qui assurent notre sécurité », a souligné le Maire de Montpellier.
Ce débat marque une étape importante dans la construction d’un front commun pour la sécurité républicaine, à Montpellier comme partout en France.
Revue de Presse
MIDI LIBRE : "Un front uni du maire, du préfet et du directeur de la sécurité publique de l’Hérault contre les narcotrafics à Montpellier"
MÉTROPOLITAIN : "Insécurité à Montpellier : le témoignage choc de la présidente des Femmes chefs d'entreprises"
LES INDISCRÉTIONS : "CERCLE MOZART : LA SOCIÉTÉ CIVILE FAIT REMONTER LES INCIVILITÉS ET LES VIOLENCES AU QUOTIDIEN"
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